Bilan de la première année de mon entreprise créative
C’est le cœur lourd et les pensées en ébullition que je vais prendre mon courage à deux mains, pour vous confier le bilan de ma première année d’entreprise créative. Evidemment, je ne suis pas objective, ni mesuré, mes propos ne sont pas édulcorés, simplement ils sont vrais, sans filtres. Je suis authentique et vulnérable face à vous. Aujourd’hui, je vous confie en toute transparence et honnêteté ma situation personnelle et professionnelle, donc je compte évidemment sur votre bienveillance ;) N’hésitez surtout pas à partager avec moi vos retours d’expériences, vos conseils, vos idées. Car je reste convaincue, qu’ensemble, on ira plus loin !
Prendre du recul sur sa situation
C’est un exercice difficile : prendre de la hauteur sur sa propre situation, mettre son égo de côté, balancer sa fierté aux oubliettes pour oser dire tout haut toute la vérité. La vérité nue. Sans artifices. Oser se le dire à soi-même est déjà en soi un exercice compliqué, c’est pour quoi, je vous le raconte. Car cela m’oblige à me le dire. A m’en rendre compte et à accepter. Accepter ses réussites c’est facile, mais ses échecs, cela l’est beaucoup moins. Pourtant tout le monde en vit, mais personne n’en parle…
Cette année, j’ai entrepris beaucoup de choses certes, mais honnêtement j’ai surtout beaucoup échoué. Je pourrais dire que le bilan est mitigé. Mais cela ne me convient pas. Le bilan n’est pas mitigé, il est gris, le bilan est parsemé de cœur noirs 🖤 . Et pour moi, qui voit la vie en couleurs, c’est quelque chose de difficile à encaisser. Comment gommer ce gris ? Quel avenir pour Atelier Malherbe ? Je vais tenter d’y répondre.
Je n’étais pas prête à vivre ça !
Avant de réellement créer mon entreprise, j’ai travaillé sur ce projet pendant 3ans ! J’ai écris un business plan, fait pleins de tableaux prévisionnels, passé des centaines d’heures à me former, à me renseigner sur divers sujets administratifs. A toute cette préparation, si on rajoute mon bac+5 en Ecole de commerce, mes connaissances en gestion et mon expertise en marketing, je me sentais prête. Définitivement prête à prendre mon envol, à réaliser mes rêves. J’étais totalement en confiance, et je dirais : si naïve et optimiste.
J’avais tellement préparé mon projet, que j’étais sûre qu’il rencontrerait son public. De suite. Dans l’immédiat.
J’avais tout réfléchi et mon positionnement était clairement défini : j’allais proposer sur le marché, une offre qui n’existait pas encore. En plus qu’elle soit inédite, elle serait totalement française, éco-responsable et originale. Je pensais sincèrement vous proposer le meilleur : des tissus en coton biologique certifiés GOTS, tissés et imprimés en France, aux motifs colorés et fleuris à l’aquarelle. Tout ce que j’ai recherché pendant des années sans jamais le trouver. Je pensais faire la différence. Voila comment commence mon année. Avec cette envie de changer le monde, de vous offrir un tissu de qualité pour égayer votre garde-robe, votre vie 💐
Commençons de suite par les points négatifs, la série de 🖤🖤🖤 qui a peuplés mon année 2021.
🖤Une année de montagnes russes émotionnelles
J’ai vécu une des meilleures et pire année de ma vie !
Honnêtement.
A certain moment, c’était si exaltant et enivrant que j’étais shooté aux pics d’adrénaline et d’enthousiasme à chacun de vos retours sur les tissus, de vos remerciements et félicitations. Admirer vos cousettes avec mes tissus, illustrer vos beaux événements, vous former à l’aquarelle, échanger avec vous sur la couture, m’ont rendu profondément heureuse. J’avais l’impression d’avoir trouvé ma place dans la vie, ma raison d’être. De faire ce que pour quoi j’étais faite. J’avais trouvé ma voie, mon chemin. Ce que j’aimais faire. Ce qui m’épanouissait. Oui, pendant ces moments j’étais si heureuse et apaisée. Ces moments étaient si intenses mais malheureusement trop peu nombreux. Ils n’ont pas adouci tous les autres moments… Ceux où j’avais ce goût amer persistant dans la bouche avec l’impression d’aller droit dans le mur, ces larmes qui ne se tarissaient pas, et ce mal au cœur qui peuplait mes nuits blanches de doutes, j’ai flanché sur le poids des inquiétudes, et j’ai cru trop souvent ne jamais pouvoir me relever. Devoir tout arrêter. Etre aller trop loin. Avoir pris trop de risque, trop tôt.
Les tissus de la collection Jardin d’été
Cette année, j’ai entrepris beaucoup de choses inédites :
J’ai crée administrativement mon entreprise (SASU) avec toutes les obligations que cela comporte
J’ai rédigé plus de 50 articles de blog dont 5 tutoriels couture et un de broderie
J’ai crée et géré les ventes de 4 collections de tissus dont 18 motifs inédits et plus d’une trentaine d’articles de mercerie (boutons…)
J’ai crée une collection de cousette zéro-déchets, et une collection de papeterie et de mug fleuris
J’ai écrit et offert gracieusement un ebook couture de 36 pages avec tous mes conseils et astuces
J’ai donné plus de 30h de cours particulier à l’aquarelle sur Bordeaux
J’ai créé quelques faire-part de naissance et de mariage
Et en coulisse :
J’ai créé et mis à jour tout mon site internet, créé les contenus sur les réseaux sociaux, shooté plus de 3000 photos, peint des centaines de fleurs à l’aquarelle et donné vie à plus d’une cinquantaine de motifs et d’illustrations.
Je vous avoue ne pas avoir compté mes heures, et travaillé tous les jours de la semaine. Sans que cela soit un problème en soi, puisque j’aime véritablement mon travail et tout ce qui va avec. J’ai seulement pris une quinzaines de jours de vacances cet été, tout en continuant à poster sur les réseaux et à peindre pour mes futures collections.
La notion de weekend est devenu flou, comme la séparation entre mon temps perso et mon entreprise. Toute ma vie, tout mon quotidien a été régenté par Atelier Malherbe. Je n’ai pas réussi à séparer les deux. Mon entreprise étant une partie de moi, j’y mets tellement tout mon cœur et ma passion dans chacune de mes créations, que je n’arrive pas à penser à autre chose qu’a ”Atelier Malherbe”.
Alors quand à chaque collection, les ventes ne décollaient pas.. Quand je me retrouvais avec toujours plus de factures sans chiffres d’affaires, je me posais des milliers de questions :
Pourquoi cela ne plait pas ? Pourquoi les ventes ne décollent pas ? Qu’est-ce que je fais mal ?
Que manque t-il ? Comment m’améliorer ? Quoi changer ? Comment mieux faire ?
Toutes ces questions m’ont assaillies chaque jour de l’année. C’est d’ailleurs la raison de toutes ces montagnes russes émotionnelles. Je n’arrive pas à distinguer ce qui relève de ma société, ou de moi. Quand vous n’achetez pas mes tissus, c’est parce que mon design ne vous plait pas ? donc c’est aussi une partie de moi qui ne convient pas.. Je sais qu’une fois “la création publiée”, elle ne m’appartient plus. Cela ne devrait pas autant m’affecter. Ma raison me dit que vous avez le droit de ne pas aimer une de mes illustrations, sans pour autant désaimer tout ce que je suis. Et pourtant mon cœur ne l’écoute pas : il remet perpétuellement tout en question. Tout ce que je suis, ce que je fais, ce que je crée, est sous les feu des projecteurs. Je me sens nue et vulnérable. Et quand les résultats ne sont pas à la hauteur de tout le travail fourni, on se demande très vite, si on a assez travaillé ? Bien travaillé ? Où est le problème ?
Qui est Justine sans Atelier Malherbe ? Depuis un an, je ne le sais pas.. Car Justine est devenu Atelier Malherbe, la marque, l’entreprise. Je sais que ce n’est pas sain, ni viable sur le long terme, je travaille dessus pour arriver à me détacher, à prendre du recul. Mais c’est si difficile !
Et cette année, j’ai enchainé les échecs !
Mes collections de tissus n’ont pas du tout marché comme prévu, j’ai encore trop de stock de tissus, j’ai trop peu vendu, j’ai eu trop peu de commandes, trop peu de visibilité, trop peu de réussites… Et à contrario : trop de charges, trop d’investissement, trop de factures. Pourtant j’ai tenté de me renouveler, de proposer des cousettes zéro-déchets, de la papeterie de qualité, des mugs, des box couture pour Noël, j’ai investi dans de nouveaux produits (comme les boutons, les bobines de fils..) et même proposé des nouveaux services (cartes cadeaux, cours d’aquarelle, illustrations sur-mesure…). J’ai tenté plusieurs fois de nouvelles choses… sans réel succès ! J’ai modifié ma communication, changé mon site internet, investie Pinterest.. J’ai mis en place des dizaines d’actions toutes différentes pour essayer de comprendre ce qui clochait et améliorer les choses.
Rien de ce que j’ai entrepris n’a été un vraie succès. Tous mes business plan et mes calculs prévisionnels (même les plus pessimistes) sont encore loin de la triste réalité de mon bilan comptable.. En terme de retours sur investissement et de rentabilité, la balance est complétement déséquilibrée, il faut bien se l’avouer..
Comme le dit si bien mon comptable, cette année cela n’a pas marché. Et je savais que c’était un risque. On m’avait prévenu qu’il faut “parfois plusieurs années pour être rentable”, que “la première année, cela peut-être difficile et qu’une start-up sur deux abandonne avant les 3ans”…Je le savais. Mais entre le savoir et le vivre au quotidien, il y a un monde. Et ce monde, cette réalité m’était inconnue..
Cela fait des années que j’écoute des podcasts d’entrepreneurs, que je lis des livres sur le développement personnels et que j’adore suivre les histoires passionnantes d’entreprenariats. J’admire leur courage, leur force et leur vulnérabilité : oser se dévoiler au monde. Car c’est ça créer une entreprise : c’est se mettre au devant de la scène, c’est prendre le risque d'être rejeté, critiqué, être mis sous le feu des projecteurs en espérant accueillir uniquement des compliments et des félicitations en plein cœur. J’ai vu/entendu tellement de sucess story, que je n’ai pas voulu croire que cela n’était pas toujours le cas. Même en y mettant toutes nos forces, notre énergie et notre cœur. Même en faisant du mieux qu’on peut, cela peut ne pas marcher. Je l’avais oublié.
Je n’étais pas du tout préparée à ce que cela ne marche pas. J’étais confiante, optimiste. Donc la descente fut rude !
En créant mon entreprise, j’ai investi tout mon argent personnel (que j’ai acquis en travaillant depuis mes 15ans). Ce fut l’une de mes principales erreurs : j’aurais dû faire appel au crowdfunding pour m’aider à investir la première année. Cela m’aurait évité de mettre en risque ma situation personnelle et de me faire des cheveux blancs. Mais je n’ai pas été élevé comme ça : dans ma famille, j’ai toujours du me débrouiller, compter que sur moi. J’ai commencé à travailler très tôt, j’ai financé toutes mes études universitaires. J’ai toujours travaillé pour m’assurer un avenir. Ainsi, il me paraissait inconcevable de “demander de l’argent”, de “demander à des personnes d’investir en moi” si moi je ne le faisais pas. Donc j’ai tout investi de ma poche, alors que j’ai un crédit de 25ans pour une maison en cours de construction. En me disant, que comme d’habitude, cela finirait par payer. Maman me disait toujours “Fais-les choses avec ton cœur, et tout ira bien”.
Sauf que maintenant, je me rends compte que cette décision et cette façon de penser n’était pas du tout la bonne. Si j’avais fais une campagne de crowdfunding, cela m’aurait apporté de la visibilité et j’aurais pu travailler en système de précommandes. Cela m’aurait évité d’investir tout avec un risque de tout perdre.. Bref, nous ne pouvons pas changer le passé…
🖤Un bilan financier déplorable
Je sais que l’argent est un sujet tabou en France, pourtant on doit tous payer nos factures, notre loyer et nos impôts. Donc j’ai décidé d’être transparente avec vous. Tout travail mérite salaire. Et même si mon objectif n’est pas de devenir riche, je dois pouvoir subvenir à mes besoins et ceux de ma famille. En créant une entreprise (et non une micro entreprise), je savais que j’allais avoir beaucoup de charges à gérer. Mais à l’époque, d’après mon modèle économique, c’était la seule solution viable pour moi. Au regard de mon faible niveau de ventes, je ne sais pas si elle le restera sur le long terme..
La liste non exhaustives des charges
Une tenue de compte par un cabinet comptable (obligation de la loi) : +2000€ HT par an
Une assurance professionnelle (pour les stocks etc…) : +380€ HT par an
Frais de tenue de compte bancaire professionnel + CB : 120€ par an
Un site internet à gérer : +360€ HT par an
Des frais de transaction et de paiements : % commission à chaque paiement CB
Licence Photoshop : +288€ HT par an
Consommables divers pour la logistique : imprimante, papier imprimante pour les colissimos, cartons, scotch, étiquettes, carte de visite, papier de soie… (Tout ces petits rien qui vous semblent dérisoires mais qui coûtent beaucoup quand on décide de choisir que des produits français et éco-responsable !!)
Les frais de livraison : sur tous vos envois, la poste me rajoute la TVA (et oui pour les professionnelles elle est payante) + la taxe d'’ajustement pétrole… Alors oui, je sais que le prix de la livraison Colissimo est cher, mais sachez que je ne prends aucun bénéfice dessus, c’est même le contraire, je prends des frais à ma charge ! Je ne suis pas Amazon, la Poste ne me fait aucune réduction…
N’oublions pas toutes les charges classiques : internet, téléphone, électricité… qui normalement doivent rentrer dans les charges d’entreprise.
Et à tout ça, on rajoute évidemment : les charges de production !! Que ce soit pour mes tissus, la mercerie ou la papeterie, tout est imprimés sur des matières premières de qualité, bio, certifié, en France, et en petite quantité. Donc mon coût de fabrication représente plus de 50% de mon prix de vente…
Les taxes et la TVA : beaucoup l’oublie quand on me compare à d’autres merceries (au régime de l’auto-entreprise), sur chaque produit ou services vendu, j’ai 20% de TVA à déduire … c’est énorme pour une petite entreprise ! Plus les cotisations sociales et toutes les autres taxes à payer…
Les tissus de la collection A la faveur de l’automne
Un volume de ventes bien trop faible
Pour équilibrer toutes ses charges, normalement, il y a les ventes ! Sur le total des ventes, on soustrait toutes les charges et taxes, et on obtient le bénéfice, c’est à dire la marge restante à l’entreprise pour financer d’autres collections etc.. Et c’est là tout le cœur du problème qui est fondamentalement simple mais qui me brise le cœur : j’ai au moins trois fois plus de charges que de bénéfice…donc aucune rentabilité, puisque je suis déficitaire.
Et le pire c’est que je n’ai pas imposé tous les coûts structurels à mon entreprise : normalement je devrais pouvoir me payer pour tout le travail que je fourni (ce qui est actuellement pas le cas), et également facturer une partie de mes charges personnelles utilisées dans le cadre de mon activité (internet, loyer, électricité…). Et j’ai aussi utilisé beaucoup de matériel que j’avais déjà à ma disposition (donc acheté avec mon argent personnel : ordinateur, tablette graphique, matériel aquarelle…) et non au frais de la société.
Si vous saviez comme c’est difficile d’écrire ces lignes. De vous avouer cet échec. Moi qui est appris à gérer une entreprise à l’école, je n’arrive pas à en avoir une rentable. Je n’ai pas réussi à vendre ce que j’ai crée avec tout mon cœur. Je n’ai pas réussi à vous donner envie d’investir et de croire en moi.
Normalement si vous êtes un bon gestionnaire, vous vous dites : “C’est que ta marge est trop faible, voila pourquoi tu n’es pas rentable” !
Et bien sachez que oui, ma marge est faible (comparé à d’autres merceries qui font x2.5 au minimum pour vous vendre des tissus produit à l’autre bout du monde qui pollue… mais là on s’égare du sujet hein). Je suis obligée de m’aligner sur les prix du marché un minimum. Sur le marché du bio, il existe un prix plafond qu’il est difficilement acceptable de dépasser pour le consommateur . Personne ne va acheter une popeline de coton bio certifié Gots tissés et imprimés en France à plus de 30€ le mètre ! Donc je suis obligée de la faire moins cher. (Même si c’est ce qu’elle vaut, que je l’explique etc... Je sais que mon prix de 27€ TTC - 21€ HT est déjà un gros frein pour beaucoup de couturière).
Car encore une fois, si on compare ce prix-là à une popeline de coton conventionnelle produite en chine…. la comparaison est caduc ! Mais cela exige de changer son raisonnement, ses habitudes, et de réfléchir aux prix des vraies choses.
Nous avons perdu le prix de la qualité. Nous ne reconnaissons plus la valeur du travail là où elle est. Beaucoup de couturières sont fières de promouvoir les coupons de 3m à 10€… Mais qui se préoccupe de la qualité de la fibre ? De ces conditions de fabrication ? De son impact sur l’environnement ou les hommes ? De sa durabilité ?
A contrario, certaines entreprises par leurs volumes de ventes très élevées, réussissent à négocier les prix et à vous proposer des tissus en coton bio certifié à moins de 20€ le mètre (mais NON français ou non certifié je précise). Et là, on oublie encore une fois, qui travaille et qui gère cette société… Vous ne pouvez pas me comparer à une grande mercerie qui imprime des milliers de mètres. On parle bien d’industrie textile, c’est à dire : plus tu commandes, moins c’est cher. Vous imaginez bien que déjà on part sur un énorme décalage de tarif.
A titre d’exemple : j’ai contacté un fournisseur français pour de la viscose Ecovero. Au même moment de mes recherches, une créatrice de tissus vous le propose à 21€ le mètre TTC. Nous avons le même fournisseur, la même qualité. Mais pas du tout la même quantité acheté. Ce qui fait que je ne pourrais pas vous vendre cette matière à 21€ TTC, tout simplement car je ne serais pas rentable : le fournisseur me le vends deux fois plus cher car j’en achète beaucoup moins… Et oui, je suis une petite entreprise donc je commande en petite quantité. Du coup, je souhaite vous proposer cette matière, mais est-ce que vous l’achèteriez chez moi à 26€ alors que d’autres vous la vendent à 21€ ? Le marché tire les prix vers le bas..
On en arrive à la problématique du serpent qui se mords la queue : moins je produits, plus mon prix d’achat est cher, mon prix de vente aussi et donc moins je vends → Moins je vends, moins je peux produire, mon prix d’achat reste cher ainsi que mon prix de vente…
Et les motifs peint à la main, on en parle ?
Quand vous achetez mes tissus, vous savez que j’ai passé des dizaines d’heures à les peindre, puis encore des dizaines d’heures à créer les motifs. Je réalise un vrai travail de peinture, et de création artistique. Même si je me sers de l’ordinateur pour agencer le motif (et le mettre au raccord), je fais tout à la main. Et j’y passe vraiment énormément d’heures pour que les répétitions ne se voient pas, pour que chaque éléments peint à l’aquarelle soit de bonne qualité.
La plupart des tissus que vous achetez sont créés à partir de motifs vectorisés c’est à dire dessinés sur ordinateur et transformés en éléments vectoriel. Ainsi, le graphiste peut changer complétement la forme, la couleurs, les dimensions de l’élément à son bon vouloir, directement sur l’ordinateur en quelques clics. Moi je peins tout, je détoure et j’agence. Si je souhaite une fleur bleue, je dois la peindre en bleu, puis la scanner, la détourer etc… Tout ça pour vous dire, qu’il y a un travail colossal de création qui demande beaucoup de temps et de minutie derrière chacun de mes motifs.
Et les précommandes dans tout ça ?
Pour ma première collection de tissu, j’ai fais des précommandes. Sauf que pour certains tissus, j’ai eu si peu de quantités commandées, que la production coutait plus cher que le prix de vente. Et comme c’est interdit par la loi (de revendre à perte), j’ai du imprimer plus de quantité (que celles vendues). J’espérais pouvoir écouler ce petit stock. NADA…
L’industrie textile fonctionne sur les quantités, donc les précommandes c’est utile uniquement si j’atteint déjà un minimum de quantité suffisante pour avoir un prix d’achat raisonnable. C’est pour ça que maintenant, je suis très septique sur ces histoires de précommandes. Oui dans l’idéal, je souhaiterais imprimer uniquement à la demande, mais le coût serait alors 2x plus cher… et les clients sont-ils prêts à payer ça ? L’avantage des précommandes n’ait donc pas sur les stocks, mais sur l’avance de trésorerie. Car du coup c’est le client qui avance la commande, et cela n’est pas négligeable. Le risque à noter aussi, c’est les délais d’impression et de livraison, les imprimeurs tiennent rarement leur délais, donc il n’est pas évident pour le client d’attendre plus de 3 mois sa commande, surtout si entre temps, je sors une nouvelle collection de tissus. Cela décale tout, en sachant que je fonctionne par saison.. Bref, les précommandes c’est vraiment une des questions les plus difficile à gérer pour l’instant, sur lequel il m’est impossible de statuer, comme je suis une trop petite entreprise.
Et pourquoi pas un réseau de revendeur ?
Je rêve d’avoir un réseau de revendeur !! Mais soyons transparent deux minutes sur ce que cela implique : ajouter un maillon à la chaine de distribution, c’est lui donner une partie de ma marge ! Or cette dernière est trop faible au regard du peu de quantité vendues pour que je puisse la diminuer. Les revendeurs sont très utiles pour agrandir ses zones de chalandises et développer ses points de ventes, mais il faut atteindre un niveau minimum de quantités vendues, pour que la perte de marge soit liser sur l’augmentation des quantités vendues. Et pour l’instant, j’ai que deux merceries qui m’ont proposés de revendre mes tissus.. C’est trop peu pour que je me lance dans cette aventure. Surtout qu’il ne faut pas oublier tout ce qui va avec : la logistique pour les envois, les commandes, les contrats juridiques de revente etc… C’est vraiment une décision stratégique qui impacte l’entreprise sur tellement de sujet qu’il faut se faire accompagner par un avocat pour rédiger un contrat, créer des CGV entre BtoB etc…
Et les soldes, cela peut écouler les stocks dormants ?
Pourquoi réduire le prix juste d’un produit ? Contrairement à d’autres entreprises, je ne marges pas à x2, x3 ou x5... Je vous propose le prix le plus juste possible pour rendre les tissus bio accessibles (malgré mes coûts de production français en petite série, les taxes etc…) Je ne peux tout simplement pas vous proposer mes tissus à -30%, ou à-50%, tout simplement car cela signifierait : vendre à perte ! Et oui…
Réfléchissons deux minutes sur un exemple concret de tissus soldés : un mètre de tissus vendu à 21€ TTC, proposé à -40% = 12.6TTC € -20% de TVA = 10.08€ HT le mètre. Voila ce que gagne l’entreprise quand elle solde un tissu à -40% à ce prix là : 10.08€. Ensuite, vous devez enlever son coût de production du tissu, ses charges, et dessus il doit lui rester de la marge. Donc imaginez maintenant le coût de production du mètre de tissus vendu 21€ en temps normal ? Il est au alentours de 5-6 €, et encore je suis généreuse. Donc cela signifie que sur un prix d’achat à 5€, on facture un prix de vente à 21€ on a un taux de marge de x4… Le consommateur paye cher toute l’année, pour pouvoir bénéficier des soldes à certains moments. C’est vraiment pas les valeurs que je souhaite pour mon entreprise !
J’ai donc décidé de prendre le contre-pied de cette logique, en vous proposant un prix juste toute l’année. Et UNE SEULE fois dans l’année, pour fêter l’anniversaire de mon entreprise je vous offrirai un code de réduction de -15% (dès 100€ d’achat). C’est le MAXIMUM que je peux faire, et cela arrivera une seule fois (une surprise vous attends à la fin de l’article🎁). Donc oui, en toute transparence, j’espère que cette remise vous permettra de vous faire plaisir et de mon côté d’écouler les stocks. Car c’est vraiment un grève cœur de voir ces jolis tissus sur mes étagères. Ils doivent prendre vie et être utilisés.
🖤Les problèmes rencontrés cette année
Durant cette année, il y a eu beaucoup d’embuches sur mon projet entrepreneuriale, qui m’ont mis des bâtons dans les roues, et m’ont empêché de faire tout ce que je souhaitais.
Le plus gros est mon principal fournisseur
Il est français, installé depuis plus de 15ans et expert dans son domaine. Oui c’est le meilleur en terme de qualité, l’impression est d’une qualité exceptionnelle, mais uniquement en ça… Car il m’a mal traité pendant plus d’un an !!
ll n’a JAMAIS respecté ses délais de livraison : entre 4 et 7 mois pour être livré alors qu’il annonce un délai de 5 semaines max !! J’ai du réorganiser en urgence toutes mes productions, et lancer les commandes en amont, sans savoir si j’allais les vendre, si j’en avais assez, etc…
Il a fait passé mes commandes après toutes les autres, car moi je n’étais qu’”une petite entreprise”, il m’a défavorisé au profit de ses “gros clients”.
J’ai passé mon temps à la harceler pour avoir des informations, car il ne répondait ni au téléphone ni par email… Ou sinon la réponse était “On ne sait pas…”
Il n’a pas vraiment suivi le processus de fabrication, puisque pour mes dernières commandes je ne sais même pas si mes fichiers ont été vérifiés (encore heureux que j’étais sûre de la qualité de mon travail, car les BAT étaient impossibles avec lui au regard de ses délais de production…)
Il m’a demandé de payer 50% d’acompte à la commande alors que je recevais les tissus 7 mois plus tard (donc c’était très difficile à gérer en terme d’investissement).
Il a eu son imprimante en panne pendant 4 mois, sans aucune information sur la reprise de la production, ni aucune annulation ou remboursement possible. Cela m’a forcé à contacter une avocate pour envisager un recours (qui n’aurait pas abouti de toute façon, puisque la loi est très injuste entre BtoB..) Finalement, il a réussi à imprimer mes tissus, mais avec un délais de plus de 7mois !! J’attends toujours certains tissus…
Et enfin, il a doublé ses prix de vente à la fin de l’année, en cassant tout le marché et en supprimant l’accès aux petites entreprises à l’industrie textile française bio Gots. Il me vends un mètre de popeline plus cher que le prix de vente que je vous facture donc imaginez l’augmentation de prix impossible à gérer… Il va donc maintenant privilégier les entreprises qui pourront imprimer des milliers de mètres de tissus (même pour une commande 500m, le mètre de popeline n’est pas en dessous de 20€….)
Si vous saviez à quel point, j’étais fière de travailler avec elle, cette entreprise française avec qui je pensais partager les mêmes valeurs. Et pourtant, j’ai été si déçue, si dégoutée que quand elle m’a annoncé qu’ils doublaient leur prix de vente, je savais que notre collaboration allait s’arrêter. Alors oui la qualité de leur tissu est exceptionnelle ! Mais cela ne justifie pas le manque cruel de communication et de professionnalisme, ni leur cadence de production trop mystérieuse, lente et inflexible. Ce n’est absolument pas tenable de devoir passer commande 6 mois à l’avance, et de ne pas savoir pendant ces 6 mois quand on sera livré !! Le minimum pour une entreprise est de communiquer, d’être à l’écoute de ses clients, empathique et non d’être insensible et inaccessible.
Du coup, j’ai passé les derniers mois de l’année, à organiser mes dernières collections avec cet imprimeur (Printemps et été 2022) et à en trouver des nouveaux. Et là, j’ai pris une grosse claque : on m’a fermé énormément de portes au nez !
Le marché français n’est malheureusement pas prêt pour le bio Gots !
Vouloir imprimer ses propres designs, sur du coton bio certifié Gots en France, en petite quantité, cela est devenu MISSION IMPOSSIBLE ! Même en grande quantité… On m’a rigolé au nez, on m’a proposé de la viscose polluante à la place… On m’a proposé du coton conventionnel, ou des quantités minimum de 100 ou 500m… Je suis toujours dans mes recherches, je galère, je patine, mais j’essaye de tout mon cœur de trouver un fournisseur français, ou européen, qui accepte mes conditions : coton bio certifié Gots avec un minimum de -50m. D’ailleurs, je lance un appel à l’aide : si vous connaissez quelqu’un, qui connait quelqu’un…, qui imprime des tissus, n’hésitez pas à me contacter 🙏
Un manque de visibilité, de communauté, de réseaux
Les fonds d’écran que je propose à tous les abonnées de la newsletters
J’ai lancé mon entreprise avec 1200 abonnés sur Instagram, un blog qui n’avait quasiment pas de trafic et une email list de 20 personnes… A l’époque je pensais que cela ne serait pas un problème. Qu’une fois que je proposerais mes produits qui sont beaux et de qualités, la visibilité serait au rendez-vous.
Quand je vous dis que j’étais naïve…
C’est bien connu que l’algorithme d’Instagram ne récompense pas le travail bien fait ou les produits de qualité 🙈 Ainsi, malgré tout le travail effectué sur les réseaux sociaux et sur le référencement de mon site, ma visibilité reste encore beaucoup trop faible. Trop peu de personnes me connaissent.. et par conséquent trop peu achète. C’est mathématique. J’ai tenté les publications sponsorisées sur FB, sans réel impact…
Pourtant, j’ai organisé plusieurs jeux concours sur Instagram, collaborer avec quelques “influenceuses couture”.. à chaque fois, sans réel résultat. J’ai fais des IGTV, des réels, quelques lives.. Et je suis restée assidue sur la plateforme, tous les jours j’ai publié un post Instagram. Tout simplement car j’aime ce réseau, j’aime échanger avec vous, et vous transmettre mes conseils. Je vous avoue que je prends beaucoup de plaisir à préparer ces post, c’est un peu comme un journal, même si je partage pas toutes mes pensées intimes, je vous raconte pas mal de choses. Et j’essaye de vous apporter aussi pleins de nouvelles idées créatives. Mais c’est aussi beaucoup beaucoup de travail et de temps, pour des résultats encore invisibles..
J’ai également mis en vente mes produits sur Etsy pour tenter de développer ma visibilité sur une market place répandue. En plus de me coûter cher en frais (Etsy prends des frais à chaque étape : transaction, de paiement, de livraison, de publicité…), cela m’a apporté que 2 ventes. Je ne pense pas que ce modèle soit rentables, à moins encore une fois de vendre des centaines de produits, ou des produits sur lesquels on fait beaucoup de marges… D’ailleurs j’ai été très étonnée, du faible prix que les artisans créateurs vendaient leurs créations.. La plupart des boutiques propose la livraison gratuite… à 8€ le colissimo, je me demande comment elles peuvent se faire une marge en l’offrant ? Je me demande combien d’autres créateurs sont dans la même situation que moi ? Travailler avec passion toute l’année, pour ne pas pouvoir être rentable ni se rémunérer ? Est-ce vraiment ça l’avenir de l’artisanat français ?
Un contexte économique et sanitaire difficile
Evidemment, le contexte actuel français (et mondial) a eu une incidence sur mon entreprise. Que ce soit la crise sanitaire, écologique ou économique, chaque foyer a été obligé de trouver des solutions temporaires pour pallier aux difficultés rencontrées.
Cependant, je suis obligée de vous avouer ce constat : partout, on entends des personnes qui vantent leurs valeurs éthiques et écologiques, pourtant entre en parler et à soutenir véritablement ses petites entreprises en achetant chez eux, il y a un fossé. Je le constate tous les jours… Dans l’absolu, tout le monde veut des produits bio et français, mais peu sont prêt à y mettre le prix. Ils souhaitent du bio et français au prix du chinois.. La conséquence de tout ça : cette année, j’ai constaté que de trop nombreuses entreprises éthiques, françaises et éco-responsables ont fermées car elles n’étaient pas rentables… et cela m’a brisé le cœur. Par exemple, la mercerie Happy Workshop a cessé son activité au bout de 3ans (tissus aux designs exclusifs, en coton bio certifié Gots imprimés en Europe).
Je ne suis pas quelqu’un de mesuré. De nuancé. Je pense que vous le ressentez dans mes écrits, ma façon d’être et surtout mes peintures. Je vois la vie en couleurs, franche, intense. Je suis émotive, voir hyper sensible, mais aussi combative, fougueuse et têtu. Si quelque chose ne marche pas, j’envisage et je mets en place milles et une solution pour que cela marche. C’est mon tempérament. Ne jamais baisser les bras. Ne JAMAIS abandonner. JA-MAIS.
Donc vous comprenez ma difficulté aujourd’hui à écrire ces mots aujourd’hui ? A me dire que cette année fut colorée de milles nuances de gris ? Certes, le bilan est gris parsemé de 🖤, mais il y aussi quelques cœurs colorés qu’il est important de souligner. Il est temps de vous les présenter et de vous raconter comment j’ai tenté de rebondir 🧡💛💜
🧡Une créativité toujours aussi forte
Comment j’ai survécu à cette année entrepreneuriale ? Grâce à mes activités manuelles ! Comme toujours, je me suis réfugiée dans mes passions : pour l’aquarelle, la couture et le tricot pour combattre les mauvaises pensées. Et je n’ai jamais autant créé !! J’ai cousu plus de 18 vêtements, tricoté plus de 16 gilets, créé des dizaines de motifs et peins des centaines de fleurs et de feuilles à l’aquarelle. J’ai écouté des milliers d’heures de musiques/podcast et passé la plupart de mes nuits blanches à lire des romans (66 au total pendant l’année !!).
Cette année fut difficile pour moi, mais aussi pour l’homme qui partage ma vie. Car il m’a vu me battre chaque jour pour garder la tête haute, essayer de nouvelles idées, me ramasser et recommencer. Souvent j’ai perdu le moral, et certains jours il était difficile de garder ma joie de vivre. Alors il venait me voir, et me disait cette phrase : “Tu es heureuse qu’en créant de tes mains, donc prends les pinceaux, créé des motifs, couds tes robes ou tricote tes gilets, qu’importe, mais fais quelques choses.. que je revois ton sourire”. Et il avait raison !! Tellement raison !! Occuper mes mains pour évacuer le stress, c’est une solution qui marche pour moi.
Communiquer sur les réseaux, vendre mes tissus, travailler sur mon site internet, tout ça, j’aime le faire, mais ça ne me rends pas fondamentalement heureuse. Ce que j’aime le plus dans mon travail, c’est la créativité qui va avec. C’est de toujours créer de mes mains, avoir de nouvelles idées, apprendre des techniques, diversifier mes loisirs, pour ensuite vous la partager..
Et cette année, cela m’est apparu clairement. Je ne suis pas une “commerciale”, “une business woman”. Non, je suis une créative, une artiste. C’est dans ma bulle créative, dans l’introspectif que j’aime créer, à l’abri dans mon monde merveilleux coloré de milles et une fleurs que je suis heureuse. J’ai créé une société pour proposer mes tissus car j’aime tellement la couture et tout ce qu’elle m’a apporté dans la vie, que je souhaite du fond du cœur partager toute mon expérience avec vous et vous donner l’opportunité de créer avec votre cœur des vêtements durables, fleuris et colorés. Avec mes tissus, je veux participer à égayer votre quotidien et à vous donner confiance en vous. Vous voyez bien que cette vision n’est absolument pas mercantile ;)
Ce que j’aime par dessus tout, c’est peindre, créer des illustrations, composer des motifs.. D’ailleurs, j’avais peur en “transformant mes loisirs en entreprise” avoir du mal à créer, et à trouver l’inspiration. Et c’est l’inverse, j’ai un flux continue d’inspiration et de nouvelles idées créatives. Plus je passe du temps à peindre et à créer des motifs, plus j’ai envie de le faire ! Cela me rassure et me motive encore plus à créer. Car même si pour l’instant, mon entreprise n’est pas rentable, je prends un plaisir immense à créer des illustrations, à peindre, à coudre, à partager avec vous !
Ce fut la vraie révélation de cette année : je suis toujours et irrémédiablement passionnée par ce que je fais de mes mains, ce que je crée au quotidien ! L’aquarelle, la couture, le tricot… j’adore !!
💛Des super clientes fidèles
Ma plus grande fierté de cette année, c’est d’avoir des SUPER clientes fidèles !! Emilie, Line, Sarah, Agnès, Maylis, Sévérine, Nathalie, Elisa, Sophie, Cindy, Isabelle, Gaelle, Valentine, Catherine et toutes les autres… Vous peut-être qui me lisez, et me soutenez depuis le tout début : MERCI 💗
Certes, j’ai peu vendu et donc j’ai peu de clientes, mais celles que j’ai sont SUPER GENIALES !!! J’ai rencontré des personnes adorables avec qui j’échange régulièrement, et ça vraiment c’est trop chouette ! J’en suis très reconnaissante.
Plus de 7 clientes sur 10 ont achetés plus d’une fois dans ma boutique, et j’ai 5 clientes qui ont déjà acheté plus de 4 fois mes tissus, c’est à dire à chaque collection ! Savoir que vous aimez coudre et porter mes tissus, que vous appréciez leur qualité, les motifs, me comble de joie !
Mes clientes m’envoient des emails ou des messages sur Instagram, et à chaque fois cela égaye ma journée ! J’ai que des messages positifs, super gentils, ultra motivant. Et puis c’est un tel plaisir de découvrir leurs cousettes.
Pendant toute l’année, dès que j’avais une baisse de moral, je relisais ces messages en me répétant qu’on appréciait mon travail. Que quelques part, quelqu’un croyait en moi. Et je peux vous dire que cela a été ma bouée de sauvetage. C’est d’ailleurs aujourd’hui ce qui me pousse le plus à avancer et rester optimiste !
D’ailleurs, c’est mes fidèles clientes qui me donnent de nouvelles idées de motifs, de produits, de tissus.. Comme par exemple : les échantillons de tissus que j’ai mis en place pour répondre à leur demande.
J’ai également reçu mes premiers avis sur ma page Google, et cela m’aide beaucoup à référencer mon site sur internet. Nous vivons dans un monde où la réputation digitale est importante. Donc j’essaye vraiment d’être présente sur toutes les plateformes. N’hésitez surtout pas à laisser le votre :
💜Un développement d’activités annexes
Cette année, j’ai entrepris des choses inédites, initialement non prévues (enfin pas dans l’immédiat) qui m’ont vraiment remonté le moral. Car même si les résultats sont timides, cela s’est montré complétement positifs ! En m’apercevant que les collections de tissus ne fonctionnaient pas vraiment, j’ai tenté de trouver de nouvelles sources de revenues pour diversifier mes activités et surtout me remonter le moral !
Les cours particuliers d’aquarelle
C’était une évidence pour moi de proposer des cours d’aquarelle !! Ainsi, j’ai donné mes premiers cours particulier d’aquarelle cette année, et j’ai adoré ça !! Vous transmettre ma façon de peindre, spontanée, moderne et coloré, mes astuces pour créer de jolies fusions, m’a véritablement comblé ! Je compte bien évidemment, réitérer cette expérience toute l’année prochaine quand j’aurais déménagé dans les Landes. C’est si important pour moi, de vous donner envie de mettre des couleurs dans votre vie 🎨 L’aquarelle est un médium si passionnant ! Je suis ravie de vous l’enseigner !
Les illustrations de naissance et de mariage
Quand mes premières clientes m’ont demandé d’illustrer la venue au monde de leur enfant, ou leur mariage, j’en ai pleuré de joie !! Cela m’a tellement touchée qu’elles me fassent confiance, et me donne “carte blanche” pour créer l’illustration qu’elles souhaitent. J’ai découvert par hasard que je n’aimais pas simplement ça, J’ADORAIS ça !!! Peindre pour quelqu’un, pour transmettre l’émotion d’un événement, raconter une histoire, c’est vraiment ce qui m’a le plus chamboulée cette année ! Je n’aurais jamais imaginé y prendre autant de plaisir. J’ai d’ailleurs beaucoup travaillé pour communiquer davantage sur cette partie, sur mon site et mes réseaux sociaux, car je souhaite réellement développer à fond cette activité ! Elle me permets de faire tout ce que j’aime : peindre, imaginer, créer, inventer 🎨
Devenir testeuse Deer&Doe
Depuis le mois de juin, j’ai eu la chance (l’honneur, le privilège même) de devenir testeuse pour ma marque préférée de patron : Deer&Doe ! Si vous aviez vu ma tête, quand j’ai découvert le mail !! J’aime tellement cette marque (avec laquelle j’ai appris à coudre) que c’est un vrai plaisir pour moi de collaborer avec eux pour tester leur seconde gamme de taille. Je fais partie de la première vague de testeuses, donc je couds des modèles non finalisés en cours de développement pour donner mon avis. Evidemment, je suis rémunérée pour ce travail. La confiance qu’elles me témoignent m’a permit durant cette fin d’année de garder la tête hors de l’eau. C’est des petites missions de quelques heures, mais tellement gratifiantes. Je joue le jeu à fond, et je donne mon avis avec le plus de détails et de précisions. J’espère de tout mon cœur qu’elles continueront à me proposer de nouveaux tests de patron l’année prochaine ! Je suis de plus en plus attirée par le modélisme..
En conclusion : quel est l’avenir d’Atelier Malherbe ?
Vous avez 2h pour répondre 😂 Je rigole ! Quoi que, si vous avez des idées, ou une vision, n’hésitez pas à la partager.
Comme vous pouvez le constater à la lecture de cet article, le bilan est gris parsemé de 🖤. Certes je n’ai pas suffisamment vendu, je suis endettée et non rentable, mais j’ai vécu aussi de très belles aventures créatives , relever des défis, et rencontrer des personnes adorables 💛💜🧡 ! Commercialement parlant, le bilan n’est pas bon, artistiquement, j’ai adoré chaque secondes à créer !! Comme je vous le disais plus haut, j’ai vécu une de mes plus belle et triste année.. mais n’est-ce pas ça l’entreprenariat ? Avoir l’impression qu’on est balloté par les flots, que la tempête va tout emporter, mais rester debout et amener son navire à bon port ? (Bon là je suis encore dans la tempête, mais je rêve de m’échouer sur une plage paradisiaque 😂)
Je sais où je veux aller. Je sais ce qui me rends heureuse. Maintenant, il me faut juste les moyens pour y arriver. Et du temps… je dois donc statuer sur beaucoup de sujets !
Des questionnements par milliers
En termes d’illustrations :
Peindre sur Procreate (ou sur ordinateur) me simplifierait grandement la vie et cela serait un vraie gain de temps. Mais ce n’est pas ce que j’aime faire. Cela ne serait plus de l’aquarelle… Pourtant sur le marché de l’illustration et du design graphique, il y a très peu d’illustrateurs qui ont la même voie que moi.. Encore l’autre jour, on m’a refusé un motif au prétexte qu’il n’était pas vectorisé. Est-ce qu’il y a une place pour les designs à l’aquarelle ? Et si oui, comment arriver à se faire une place dans cette niche ?
Est-ce que mes motifs sont trop colorés ? trop fleuris ? Est-ce que mes designs sont assez modernes ? Originaux ? Différent ?
En termes de tissus :
Nous avons tous la solution la plus facile en tête… Mais il m’est impossible de rogner sur mes valeurs éco-responsables et donc de vous proposer un tissu bas de gamme et polluant (viscose, coton conventionnel…) ! Cependant est-ce que mon tissus bio doit forcément être certifié Gots ? La certification coûte très cher aux fabricants et de plus en plus d’entreprises ne l’ont plus…
Suite à l’augmentation drastique des prix de mon fournisseur, la production en France est fortement compromise pour les années à venir. Je recherche activement d’autres fournisseurs, mais pour travailler avec eux, je dois produire beaucoup plus… Or pour l’instant je ne vends pas le peu de quantité que j’ai en stock. Est-ce que je suis prête à produire à l’étranger pour assurer la certification ? Est-ce que j’accepte de ne plus pouvoir vous proposer que des tissus exclusivement français ? Est-ce que vous êtes prêt à acheter des tissus bio Gots européen et à quel prix ?
Dois-je changer de matière ? Le coton bio (certifié ou non) à vu son prix fortement grimpé en fin d’année 2021, la demande explose littéralement et il n’y a pas assez de terres AB pour y répondre. La viscose ECOVERO est une très bonne alternative et appréciée des couturières, mais le prix reste cher également, notamment dans mes petites quantités. Dois-je prendre ce risque et vous la proposer malgré tout ? Si oui à quel prix ?
Tout simplement : est-ce que je continue à vous proposer des tissus, alors que tous les signaux me montrent que pour l’instant cela me coûte beaucoup plus cher que ça me rapporte ? Est-ce un risque que je prends encore pour les années à venir ? Est-ce qu’il y a vraiment une place pour moi dans cet océan rouge de mercerie ?
En toute honnêteté, l’année 2022 sera décisif pour mon entreprise ! Soit elle sort la tête de l’eau, soit elle se transforme… Evidemment je suis bien motivée à la faire continuer et je vais donner le meilleur de moi-même pour y arriver. Cette entreprise a été ma bouée de sauvetage pendant 3ans quand j’étais salariée, c’est un rêve qui est devenu réalité. C’est un hommage à ma maman, à tout ce qu’elle m’a appris.
Je sais que dans cet article, j’ai énuméré beaucoup de problèmes, car cette entreprise m’a apporté une montagne de challenge à relever. Mais elle m’a aussi rendue si heureuse et fière de moi. J’ai passé de merveilleuses journées à emballer vos commandes, à créer vos faire-part de mariage, à peindre et à coudre. Créer au quotidien, c’est vraiment ce qui me fait vibrer. C’est ma raison de vivre et d’être. Donc je ne sais pas ce que deviendra Atelier Malherbe dans 5ans, mais je sais qu’elle continuera d’exister. Je ne m’imagine pas un avenir sans mon entreprise, sans la créativité. Peut-être sous une autre forme juridique, avec une autre activité en parallèle pour payer le loyer, mais tant que je continuerai de créer, elle continuera d’exister.
Exemple de faire part de naissance réalisé
A moyen terme, je souhaite qu’Atelier Malherbe se développe à tous les niveaux :
Tissus : Vendre tous les tissus et la mercerie etc.. Je vais continuer à vous proposer des nouveautés au fil des saisons, des nouvelles matières, des nouveaux motifs : toujours du bio, de la super qualité et des motifs originaux, fleuris et colorés 🌸
Boutique : Proposer des nouveaux produits: j’ai tellement d’idées mais je dois me freiner. Mes mugs et papeterie n’ont pas bien fonctionné cette année, et je ne sais pas vraiment pourquoi... Donc ce n’est pas évident de se lancer dans de nouveaux produits même si j’ai plein d’idées (affiches, calendrier, puzzle, stickers, bloc note…)
Design Pattern : je souhaite acquérir des clients professionnels pour créer des motifs selon leurs envies. Cela serait une telle fierté pour moi, et une vraie reconnaissance pour tout mon travail.
Cours : continuer à transmettre ma passion pour l’aquarelle et la couture à travers d’atelier et de cours particuliers dans Les Landes. J’aimerais aussi donner des cours collectifs, à des adultes, des enfants, mais aussi à un public différent comme les personnes âgées ou handicapées (cela me manque de ne plus travailler avec eux).
Illustrations : Développer au maximum les faire-part de mariage, de naissance et toutes les commandes d’illustrations personnalisées. J’adore tellement faire ça que je souhaite que cela devienne une des mes activités à part entière.
Etendre mon réseau de distribution : lors de salons professionnels pour les designers textiles, de marchés de Noel, d’ateliers.. Je souhaite développer mon réseau de distribution avec des revendeurs aussi (mais pour cela je dois produire et vendre plus).
Tricot : Vous proposer des nouvelles choses en tricot. J’ai créé récemment une section blog tricot sur mon site, et je souhaite véritablement vous donner envie de vous lancer dans le tricot. Ce loisir m’a vraiment apporté beaucoup de relaxation cette année, et cela m’a empêché de devenir folle d’inquiétude. Je souhaite aussi vous proposer des patrons de tricot… j’ai tellement d’idées en tête !
Communication : Ajouter un nouveau canal de communication avec les vidéos. Sur Instagram, avec plus de stories, de live et d’échanges avec vous. Et aussi sur Youtube. J’aimerais vous proposer des podcast créatifs tous les mois, des tutoriels aquarelles, les coulisses de l’entreprise… Je déteste faire du montage, donc mes vidéos seront from-scratch, mais je pense que cela sera super intéressant pour vous. Dites-moi ce que vous en pensez ?
Blog : Continuer de partager sur le blog, car j’adore écrire toutes mes astuces et conseils couture. Et puis c’est la seule plateforme où le contenu dure dans le temps.
Patrons de couture : Apprendre le modélisme pour vous proposer des patrons de couture féminin et un brin rétro comme j’aime ! Je sais pas si cela sera en 2022, mais c’est un de mes objectifs depuis si longtemps 😍
Comme vous pouvez le voir, j’ai encore tellement d’idées et de motivation pour vivre de la créativité, que je suis obligée de finir par une note remplie de positivisme et d’amour ! Comme le disait si bien ma maman : “Crois en toi, et le ciel t’aidera”. Donc merci du fond du cœur de croire en moi. Je crois en vous. Croyez-vous aussi en vous. Rien n’est impossible. On peut toujours y arriver !
Cette année, mon bilan est gris et parsemé de 🖤 L’année prochaine, il sera resplendissant de couleurs ! Donc on se donne rendez-vous dans un an !! Et d’ici là : continuons de créer 🎨🧶👗🌱
Et pour vous remercier de votre présence, fêter les 1an de l’entreprise (et oui quand même cela se fête) et déstocker mes armoires, je vous propose le SEUL code promo de l’année : HAPPY1
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